Go Tell Fire To The Mountain
Si il y a bien un groupe dont tout le monde aura parlé cette année, c’est bien sûr WU LYF. Sorte d’entité mystérieuse censé s’imposer en force dans la sphère musicale. On aura rarement vu un groupe aussi jeune faire une entrée aussi fracassante dans les colonnes des magazines musicaux les plus réputés. Les Inrocks parlent même d’ »immense début ». Toutes ces éloges ont attisé ma curiosité et je me suis senti obligé d’écouter ce disque. Alors la question est : WU LYF est-il une claque ou juste une bande de bons commerciaux ?
Dès les premières pistes de l’album, on constate qu’on ne nous a pas menti sur une chose : WU LYF, c’est différent. Je m’attendais personnellement à entendre un nouveau truc folk à la Bon Iver ou Fleet Foxes. Et bien loupé, c’est bien du rock. La recette est simple : une voix éraillée et torturée, un orgue, et la gamme d’instruments classiques du rock, tout ça enregistré dans une église. Et le résultat est efficace. L’orgue fait évidemment penser aux Doors, mais ce serait se tromper que de faire l’amalgame. Jim Morrisson était un genre de poète désabusé, un peu mystique. Le chanteur de WU LYF est décidemment terrien : c’est un authentique gueulard, scandalisé par les injustices du monde qui sont, elles, bien réelles. Mention spéciale à « Dirt » et « Heavy Pop ».
Cependant, s’extasier comme le fond la majorité des critiques serait sûrement un peu exagéré. La voix du chanteur est appréciable mais, au bout d’une dizaine de pistes sur le même ton finit par lasser. Autre chose : pour un album encourageant à la révolte générale de tous les indignés de ce monde, le résultat est étonnement mou. Mais ne soyons pas mauvaise langue : ce disque, sans être génial, est une réussite. La révolution que peut amorcé n’est donc pas dans la manière de faire de la musique, mais dans la manière de la partager et de la vendre. On attend la suite.
« Go Tell Fire To The Mountain » en 3 mots : beau, original, lassant.